mercredi 25 novembre 2015

Appel unitaire. Nous ne céderons pas !



Ceux qui, au nom de Daech, ont fait subir à Paris et à Saint-Denis un moment d’inhumanité absolue ne nous feront pas céder. Rien ne peut justifier ces assassinats, ici ou ailleurs. Chacune des victimes vit en nous parce que nous appartenons à la même humanité. Notre solidarité à leur égard et à l’égard de leurs familles est totale. Ce crime est immense mais c’est en continuant à vivre librement et fraternellement que notre réponse sera à la hauteur.

Nous ne sommes pas naïfs : nous savons que ces actes de terrorisme appellent des réponses à la mesure du danger qu’ils représentent. Comme nous savons que le rôle des forces de l’ordre et de la justice est essentiel pour protéger nos libertés. Mais cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir aux réponses que notre société doit apporter à ces actes et à celles déjà mises en œuvre.
C’est la démocratie qui est mise à mal quand le Parlement est appelé à délibérer d’un jour à l’autre, sous la pression de l’émotion et les assauts de démagogie de responsables politiques qui cultivent la peur.

Après la prorogation de l’état d’urgence et l’extension des pouvoirs de police, d’autres mesures sont encore annoncées par le président de la République.
Il nous paraît essentiel de rappeler que rien ne doit nous faire sortir de l’Etat de droit et nous priver de nos libertés. L’état d’urgence ne peut devenir un état permanent et les conditions de sa mise en œuvre ne sauraient entraver la démocratie sociale, l’exercice de la citoyenneté et le débat public.

Depuis 1986, les lois accordant plus de pouvoirs aux forces de l’ordre, organisant une justice d’exception et restreignant nos libertés, au prétexte de lutter contre le terrorisme, s’empilent. L’adoption d’autres dispositifs législatifs, y compris d’ordre constitutionnel, exige de poser la question de leur efficacité et de l’atteinte supplémentaire aux libertés qu’ils constituent. Avant de modifier la loi et de conférer à l’Etat des pouvoirs accrus, il faut que celui-ci s’interroge sur ce qui n’a pas permis d’éviter une telle abomination. La réponse des autorités se veut martiale, elle n’est pas une assurance de sécurité et ne garantit en rien le respect de nos libertés. 

Vouloir priver de leur nationalité jusqu’aux personnes nées françaises, c’est délivrer une nouvelle fois le message d’une France divisée. Le silence du président de la République, lors de la réunion du Parlement, sur l’indispensable engagement de l’Etat en faveur de l’égalité des droits, de la justice sociale, sur le développement des services publics, contre toutes les discriminations et contre toutes les manifestations de racisme accroît dramatiquement le sentiment d’exclusion que vit toute une partie de notre peuple. Il donne ainsi un peu plus corps à la stigmatisation croissante qui s’exerce mettant en péril notre volonté de vivre ensemble.

Nous voulons que ces dramatiques événements soient, au contraire, l’occasion de construire un autre chemin que celui qui nous est proposé. Un chemin qui refuse de désigner des boucs émissaires et qui refuse que la France soit en guerre contre elle-même. Un chemin qui donne à la paix et à l’égalité des droits toute leur place et qui s’engage en faveur d’une France solidaire, ouverte à l’autre, accueillante, libre et fraternelle.

Pour nos libertés, pour une société où la fraternité a toute sa place, nous ne céderons pas à la peur dans laquelle veulent nous faire vivre ceux et celles qui font de la mort leur raison de vivre. 

Nous appelons les femmes et les hommes de ce pays à rester solidaires et à lutter contre toute forme de racisme. Nous appelons aussi à la défense des libertés car nous ferons prévaloir en toutes circonstances notre liberté d’information, d’expression, de manifestation et de réunion. Nos organisations construiront, partout en France, ces lieux qui nous permettront de débattre et nous exercerons une vigilance permanente afin que nos droits et libertés soient préservés et que nul ne soit victime de discriminations.


Premiers signataires :
AFD International, Agir pour le changement démocratique en Algérie (Acda), Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Marocains en France (AMF), Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), Association des Tunisiens en France (ATF), Association des universitaires pour le respect du droit international en Palestine (Aurdip), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France Palestine solidarité (AFPS), Association Grèce France Résistance, Association interculturelle de production, de documentation et de diffusion audiovisuelles (AIDDA), Association pour la reconnaissance des droits et libertés aux femmes musulmanes (ARDLFM), Associations démocratiques des Tunisiens en France (ADTF), Attac, Cadac, Cedetim, Confédération générale du travail (CGT), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Collectif national pour les droits des femmes (CNDF), Collectif 3C, Collectif des 39, Collectif des féministes pour l’égalité (CFPE), Comité pour le développement et le patrimoine (CDP), Comité pour le respect des libertés et des droits de l'Homme en Tunisie (CRLDHT), Commission islam et laïcité, Confédération syndicale des familles (CSF), Collectif des musulmans de France (CMF), Coordination des collectifs AC !, Droit au logement (Dal), Droit solidarité, Droits devant !!, Emmaüs France, Emmaüs International, Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Fédération nationale de la Libre pensée, Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH), Filles et fils de la République (FFR), Fondation Copernic, Fédération syndicale unitaire (FSU), Genepi, Ipam, La Cimade, La Quadrature du Net, Le Mouvement de la paix, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Le Gisti, Les Amoureux au ban public, Les Céméa, Maison des potes, Mamans toutes égales (MTE), Médecins du monde, Mrap, OIP - section française, Organisation de femmes égalité, Planning familial, Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau euromaghrébin culture et citoyenneté (REMCC), Réseau Euromed France (REF), SNPES-PJJ/FSU, Snuclias-FSU, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat national des journalistes (SNJ), SNJ-CGT, Unef, Union des travailleurs immigrés tunisiens (Utit), Union juive française pour la paix (UJFP), Union nationale lycéenne (UNL),.....

dimanche 22 novembre 2015

Lettre de Françoise Dumont


Paris, le 16 novembre 2015

A l’attention des ligueuses et ligueurs

Cher-e-s ami-e-s,
Ce qui s’est passé à Paris vendredi soir relève de l’horreur absolue et suscite une immense émotion. En visant indifféremment des lieux publics, les terroristes ont voulu montrer que c’est toute la société française qu’ils visent.
Après une journée de sidération, des rassemblements spontanés se sont déroulés hier, un peu partout en France, permettant ainsi à des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants d’exprimer, ensemble, leur tristesse et leur solidarité. Beaucoup d’entre vous y ont sans doute participé.
Dès samedi, le gouvernement français a pris des mesures exceptionnelles : proclamation de l’état d’urgence et rétablissement des contrôles aux frontières.
Ces mesures exceptionnelles, qui viennent s’ajouter aux possibilités déjà ouvertes par les multiples lois antiterroristes votées depuis dix ans, peuvent répondre à l’urgence du moment. C’est le sens du communiqué que nous avons publié samedi.
Mais ces mesures ne sauraient perdurer sans porter atteinte aux libertés fondamentales. C’est pourquoi nous serons extrêmement attentifs aux mesures qui seront annoncées dans les jours qui viennent, et à leur mise en oeuvre.
Depuis hier, et dans une véritable surenchère guerrière, la presque totalité de la classe politique française s’ingénie à multiplier les propositions sécuritaires, sans se soucier, ni de leur caractère constitutionnel, ni de leur faisabilité, et encore moins de leurs éventuelles conséquences néfastes.
Comment interpréter différemment cette proposition de regrouper dans des centres d’internement tous les titulaires d’une fiche « S » (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ») ?
Nous attendons, du gouvernement, qu’il sache résister à des propositions qui, dans une sorte de fuite en avant, mettraient à mal notre démocratie et offriraient ainsi aux assassins la victoire dont ils
rêvent.
Nous devons manifester le plus concrètement possible notre refus de toute discrimination.

Depuis sa création, la LDH s’est toujours battue pour la protection des libertés, parce qu’elles sont les conditions mêmes de la démocratie. Dans ce moment d’une exceptionnelle gravité, ce combat est plus que jamais le sien. Il lui revient de favoriser tout dialogue ouvert, constructif, avec l’ensemble des forces qui veulent lutter contre le terrorisme, dans le respect des règles de la démocratie, et sans stigmatisation de telle ou telle catégorie de la population.

Je vous appelle à prendre toutes les initiatives nécessaires pour regrouper, autour de la LDH, celles et ceux qui sont attachés au respect de nos libertés.

Françoise Dumont
Présidente de la LDH

dimanche 13 septembre 2015

Réunion du comité régional

Ce samedi 12 septembre 2015, notre section  était présente à la réunion du comité régional à Châlons-en-Champagne.


mercredi 9 septembre 2015

Appel unitaire. Asile ! C’est un droit !





  Nous, citoyennes et citoyens d’Europe, sommes de la même humanité que ces femmes, ces hommes et ces enfants qui fuient la guerre et la misère pour ne pas mourir. Comme eux, nous avons des enfants, nous travaillons, nous aspirons au bonheur et nous savons les efforts nécessaires pour construire nos vies dans un monde où la loi du plus fort est toujours en vigueur. Le sort que l’Europe, celle qui a connu tant de guerres, qui a envoyé tant de réfugiés sur les routes, leur réserve nous révolte.
L’Europe ne peut proclamer que ses valeurs reposent sur les droits de l’Homme et traiter ces réfugiés comme des envahisseurs, compatir à leur sort et faire si peu, se les rejeter comme des marchandises illégales. Or, force est de constater que même la directive sur l’afflux massif de réfugiés, bien loin de ce qu’exige la situation dramatique actuelle, n’a pas été mise en œuvre.
Le destin de ces réfugiés, de ces migrants, c’est notre destin et notre avenir. En niant leur droit à l’asile, c’est notre propre avenir que nous mettons en péril tant nous aurons, tôt ou tard, à rendre compte de notre aveuglement et de celui de nombre de nos gouvernants.
Déjà en partie responsable des événements qui poussent sur les routes de l’exil tant de personnes, que restera-t-il de la crédibilité de l’Europe et de la France si nous refusons de les accueillir ?
Nous n’admettons pas, en tant que citoyens européens et français, le déni d’humanité qui est en train de se produire.
En France, nous exigeons du gouvernement qu’il appuie sans équivoque un accueil de ces réfugiés dans tous les pays de l’Union européenne.
Nous lui demandons de prendre toute sa part, ici en France, de cet accueil, et donc d’accroître considérablement les moyens mis en oeuvre.
Nous appelons toute la société civile à se mobiliser pour appuyer cette exigence et pour apporter l’aide et l’assistance nécessaire.
Nous appelons tous les hommes et femmes de bonne volonté à combattre ces discours indignes qui refusent à ces hommes, ces femmes et ces enfants leurs droits élémentaires d’êtres humains.

Ensemble, nous demandons :
·         que tous les réfugiés soient accueillis dans des conditions respectueuses de leur dignité ;
·         une suspension des accords de Dublin et leur révision ;
·         l’organisation d’un grand débat public sur la question des réfugiés.

Ensemble, nous pouvons faire que l’intolérable cesse.

Rassemblement
le mardi 8 septembre, à 18h30,
place de la République, à Paris

#AsileUnDroit

Organisations signataires :
Acat, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Tunisiens en France (ATF), Attac, Cedetim / Ipam, CGT, Collectif 3C, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme et Tunisie (CRLDHT), Confédération syndicale des familles (CSF), Fédération nationale des Maison des potes, FSU, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Licra, Mrap, Organisation de femmes égalité, SNJ-CGT, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Union nationale lycéenne (UNL), Unef, Union syndicale Solidaires

lundi 24 août 2015

Cabaret Vert les 20,21,22 et 23 août

La Ligue des Droits de l'Homme était présente au sein du village associatif de l'Eco-Festival Cabaret Vert pour cette année 2015.

6 bénévoles des sections de Charleville-Mézières et de Vouziers ont discuté, interpellé, échangé, animé, fait connaitre nos actions .... durant ces 4 jours de festival.
 - 4 bénévoles de la section de Charleville: Valérie (La présidente de la section ), Manon (la déléguée régionale), Christine D. et Christine V 
 - 2 bénévoles de la section de Vouziers: Didier ( le président de la section) et Maylis (secrétaire de la section et déléguée régionale)


Une expérience enrichissante sur le plan humain, de beaux échanges, des nombreux contacts établis lors de ce festival. La LDH remercie les festivaliers pour leur bonne humeur, ainsi que les organisateurs du village associatif pour leur disponibilité et leur travail incroyable.


Le Cabaret vert signe la fin des vacances, le retour au travail pour bon nombre d'entre nous, mais marque également une rentrée chargée pour la LDH 08 qui prépare de beaux évènements pour les mois à venir. Restez connectés.

La LDH 08 sera bien évidemment de retour pour le cabaret vert 2016.

PS: Un grand merci aux bénévoles qui ont pris du temps pour représenter les sections ardennaises dans la joie et la (très) bonne humeur.